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17 décembre 2005 6 17 /12 /décembre /2005 17:11

 

Perdu au milieu de nul part,

l'épouvantail, au delà de sa fonction initiale, est avant tout le fruit de la création paysanne et rurale, le fruit et une forme de transmission d'une culture séculaire,

 d'un autre temps.

Ce qu'on veut bien appeler aujourd'hui,

les Arts et Tradditions Populaires.

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17 décembre 2005 6 17 /12 /décembre /2005 11:42
« L’objet, c’est la poétique » – Braque
 
Le rapport de l’homme à l’objet n’est du tout seulement de possession ou d’usage.
 Non, ce serait trop simple.
C’est bien pire.
Les objets sont en dehors de l’âme, bien sûr; pourtant, ils sont aussi notre plomb dans la tête.
Il s’agit d’un rapport à l’accusation.
 
L’homme est un drôle de corps, qui n’a pas son centre de gravité en lui-même.
Notre âme est transitive.
 Il lui faut un objet, qui l’affecte, comme son complément direct, aussitôt.
 
Il s’agit du rapport le plus grave (non du tout de l’avoir, mais de l’être).
L’artiste, plus que tout autre homme, en reçoit la charge, accuse le coup.
 
Par bonheur, pourtant, qu’est-ce l’être ? Il n’y a de des façons d’être, successives.
 Il en est autant que d’objets.
Autant que de battements de paupières.
D’autant que, devenant notre régime, un objet nous concerne, notre regard aussi l’a cerné, le discerne. Il s’agit, dieux merci, d’une « discrétion » réciproque;
 Et l’artiste aussitôt touche au but.
Oui, seul l’artiste, alors, sait s’y prendre.
Il cesse de regarder, tire au but.
La vérité se r’envole indemne.
La métamorphose a eu lieu.
 
Ne serions-nous qu’un corps, sans doute serions-nous en équilibre avec la nature.
Mais notre âme est du même coté que nous dans la balance ?
Lourde ou légère, je ne sais.
Mémoire, imagination, affects immédiats, l’alourdissent; toutefois nous avons la parole (ou quelque autre moyen d’expression) : chaque mot que nous prononçons nous allège.
Dans l’écriture il passe même de l’autre coté.
Lourds ou légers je ne sais, nous avons besoin d’un contre-poids.
 
L’homme n’est qu’un lourd vaisseau, un lourd oiseau, - sur l’abîme.
Nous l’éprouvons.
Chaque « battibaleno » nous le confirme.
Nous battons du regard comme l’oiseau de l’aile pour nous maintenir.
Tantôt au sommet de la vague, et tantôt croyant nous abîmer.
Eternels vagabonds, du moins tant que nous sommes en vie.
Mais le monde est peuplé d’objets.
Sur les rivages, leur foule infinie, leur collection nous apparaît, certes, plutôt indistincte et floue.
Pourtant, cela suffit à nous rassurer.
Car, nous l’éprouvons aussi, chacun d’eux à notre gré, tour à tour, peut devenir notre point d’amarrage, la borne où nous appuyer.
Il suffit qu’il fasse je poids.
 Plutôt que de notre regard, c’est alors l’affaire de notre main, - qu’elle sache filer la manœuvre.
 
Il suffit, dis-je, qu’il fasse le poids.
 La plupart ne font pas le poids.
 L’homme, le plus souvent, n’étreint que ses émanations, ses semblables.
Tels sont les objets subjectifs.
Il ne fait que valser avec eux, chantant tous la même chanson ; - puis s’envole avec eux ou s’abîme.
 
Il nous faut donc choisir de objets véritables, objectant indéfiniment à nos désirs.
Des objets que nous rechoisissions chaque jour – et non comme notre décor, notre cadre; plutôt comme nos spectateurs, nos juges ; pour n’en être, bien sûr, ni les danseurs, ni les pitres!
 - Enfin, notre secret conseil.
Et ainsi composer notre temple domestique :
Chacun de nous, tant que nous sommes, connaît bien, je suppose, sa beauté.
Elle se tient au centre, jamais atteinte.
Tout en ordre autour d’elle.
Elle, intacte.
Fontaine de notre patio.
                                                
                                                Francis Ponge.
                                                  22 – II – 62
 
Texte pour l’exposition :
 
ANTAGONISME 2
L’OBJET
Musée des Arts Décoratifs
Palais du Louvre – Pavillon de Marsan
MARS 1962
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17 décembre 2005 6 17 /12 /décembre /2005 07:15

 

Quand un camarade déporté d’Auschwitz, crie avant sa pendaison, à l’approche de la libération du camp de la mort « camarade, je suis le dernier », Zoran MUSIC, ancien déporté de Dachau lui répond 25 ans plus tard avec la série de tableaux « nous ne sommes pas les derniers ». Zoran ne fait pas dans la superficialité de l’Art, l’art décoratif, l’art illustratif, il est plutôt dans le genre à ressentir avec force et en quelque sorte à exorciser l’horrible passé.

Zoran MUSIC est persuadé qu’il y a toujours quelque chose de bon à faire ressortir de l’horreur, de l’innommable, de la déchéance humaine, l’insoutenable désastre et macabre vision, jours après jours, la mort , les fumées, les pendaisons et l’odeur du charnier.

 2 ans d’une vie, d’une survie, où le temps est figé.

 Zoran retranscrit ses émotions à vif, sur la toile, avec cette force qu’à la peinture d’être plus « parlantes » que ces photos ramenées par les américains à la libération des camps.

Un véritable message de mémoire, un véritable cri pour dire « que çà ne recommence pas ». Zoran aura réussi son pari, avant de partir, à l’age de 96 ans, le 26 mai dernier, c’est de nous faire prendre conscience que le peintre ne raconte que soi-même et rien d’autre, et que c’est l’émotion, les sentiments qui guident le pinceau.

Les yeux ne sont là que pour pleurer !!!

 

 

 

 

 

                                                                    "Camarades, je suis le dernier", 
                                                     avait crié un détenu,
                                                     pendu avant la libération
                                                     du camp d'Auschwitz 
                                                    "Nous ne sommes pas les derniers
                                                      lui répond Zoran Music en 1970.

 

 

 

 

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17 décembre 2005 6 17 /12 /décembre /2005 06:47

                                           fusain sur papier - 100 x 80 cm

                                        fusain sur papier - 100 x 80 cm

                                        fusain sur papier - 100 x 80 cm

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17 décembre 2005 6 17 /12 /décembre /2005 06:06

         

          laissez-vous transporter!             

 dans un salon romantique et feutré,

  et une sonate pour piano de Chopin! 

Georges Sand  

 et les autres

 nous

les romantiques!

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16 décembre 2005 5 16 /12 /décembre /2005 06:38

                                   Isabelle Vouters - photographie - 2005

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15 décembre 2005 4 15 /12 /décembre /2005 21:11

 

« De l’homme comme unique sujet, Marie-josé Brisson, ne choisit de ne présenter qu’une silhouette partielle, à peine découpée, sans membre, ni mouvement.
 Elle nous donne le minimum suffisant pour nous révéler l’être.
Cette représentation frappe nos codes de lecture de l’image.
 Cette représentation sans dévoilement offre toute possibilité d’individualisation.
Toute la personnalité est à imaginer, toute l’histoire à projeter. »
                           Nicole Crestou – La revue de la céramique et du verre n°130 – mai/juin 2003

Grand personnage - grès - cuisson bois - 2003 

                                                (Détail)

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15 décembre 2005 4 15 /12 /décembre /2005 12:00

 

 
                            Isabelle Vouters - photographie 2005
 
Ambiance feutrée,
 érotisme,
 sensualité,
les photos d’Isabelle Vouters se lisent en se projetant 40 ans en arrière,
 en tournant les pages du magazine vogue.
Ces photos n’ont rien  pourtant de poussiéreuses,
 de démodées,
car Isabelle nous dépose un peu de caviar sur la table de salon et nous sert  un Don Pérignon dans une  coupe de cristal.
Isabelle libère à travers sa photographie,
un univers tout en subtilité, tout en suspense, comme si des instants de vie, une pensée,  pris au hasard d’une journée, d’une vie peut-être, avaient laissés une empreinte sur la pellicule.
Tout ressort habillé de velours,
 d’alpaga,
 de strass et de paillettes, 
sans oublier le sac Vuitton,
les bas  nylon,
 et le tailleur Chanel.
 Fard sur les yeux et parfum  Dior pour séduire.
 Il y a de la luxure,
 mais on se laisse tenter par un des 7 péchés capitaux...
  se laisser transporter,
 se laisser envoûter,
 et pénétrant  dans ces petits formats,
 comme un Arsène Lupin ou un James Bond pour se faire inviter à la fête. Illusion certes !
Toute la force de sa photo,
 n’est pas étrangère au cinéma, 
 ainsi qu'à  la période surréaliste qu'elle affectionne beaucoup. Il y a de l'intrigue, vous êtes impliqués dans la scène,
vous entrez en jeu dès le premier regard. 
 Enigmatiques,
voir  hitchcockien  aussi,
 une présence et cette lumière,
comme si l’esprit voyageur tenait l’appareil photo,
ou que l’histoire n’était pas terminée. 
 
 
                             Isabelle Vouters - photographie 2005
 

 

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15 décembre 2005 4 15 /12 /décembre /2005 08:06

                     Homme tirant sur ses liens – 1979 - série "Les Evasions Manquées"
                                                         technique mixte sur sur toile, 228 x 195
 

Violence du sujet et de la matière

Vêtements maculés de sang.

Paul Rebeyrolle nous immerge face aux réalités cachées du monde d’aujourd’hui. 

 

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15 décembre 2005 4 15 /12 /décembre /2005 07:51

                                                                                           La Grande Truite, 1962.
                                                                    huile sur toile, 260 x 323 cm.
 
Un homme : Paul Rebeyrolle, un des grands peintres du XXème.
 Une peinture : un cri poussé contre l’injustice, la souffrance, contre l’asservissement de l’homme.
Un homme sensible et authentique comme la nature qui l’entoure dans sa creuse natal. Rebeyrolle a toujours eu une relation privilégiée avec la nature, "la grande truite" nous plonge dans cet univers où le poisson est "posé" dans un environnement qui loin d'être oppressant,  le protège, la rivière.
Un homme dont l’œuvre violente, autant par les sujets abordés que par la matière utilisée, dérange et nous fait nous interroger, sur notre comportement, sur notre devenir.
Un véritable manifeste  sur les réalités de notre société.
On ne sort pas indemne de l’espace Paul Rebeyrolle, à Eymoutiers. Mais n’est pas le rôle de la vraie peinture ?
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