Rémi Grillet est un créateur perpétuel, un inspiré de la ville, « un expérimentateur » surprenant et qui fascine.
« J’aime la musique. Elle limite le temps. Les impressions et les rêves marquent la vie. Je pose donc des empreintes que j’essaie d’habiter et de faire solide car tout s’use, même l’attention. »
Les beaux-arts c’était il y a longtemps, il a eu ce besoin de « se réinitialiser », de redevenir lui-même. Plusieurs années seront nécessaires.
J’ai vu Rémi exploser sur des grands formats, "tout y mettre" et dans un laps de temps extrêmement court. Je me suis vu scotché devant une réalisation de la nuit, le regard aspiré vers ces personnages dans l’arène. Le lendemain, il n’y avait plus rien, le tableau avait disparu sous une épaisse couche de peinture informe. Une illusion ?
Une impression partagée « Je reste avec l’envie de tisser mon temple visible et invisible malgré l’incalculable difficulté d’agir ».
Imprévisible, surprenant, magie de la création franche sans faire partie de « l’Art brut », sans attente des autres que de lui-même, seul face à son Art. Une vie pour l’Art, pour que « la mémoire cristallise mon besoin de composition ».
Un jour il est arrivé à la maison, à l’heure comme toujours et pourtant sans montre. Ces yeux était rouge (lui qui ne fume pas et ne boit que de l’eau), il m’a demandé un bol de lait. Il m’explique quelques minutes plus tard, après avoir repris ses esprits, qu’il vient de peindre avec de la peinture récupérée dans les poubelles, des peintures pour les routes, une odeur jusqu’à la nausée…. de peindre. Rémi était intoxiqué.
Une autre fois je me suis tapé 300km pour me rendre depuis l’Auvergne à une expo à « la Borne ». Dernière moi j’entends une voix qui me dit « Thierry tu es là ? » Surpris de voir Rémi là, lui aussi. Il venait de faire 40 km à vélo sous une pluie battante.
Rémi c’est cette spontanéité inattendue, ce bonheur de créer, ce besoin de se rendre dans la capitale en stop pour voir une expo , un des plus grands maîtres de la peinture. Il se nourrie d’eux, de la rue, des hommes qu’il rencontre.
Aujourd’hui Rémi Grillet travaille dans un lieu tout aussi immense que le précédent, une ancienne centrale électrique au charbon. Il continue son parcours dans la recherche, dans la méditation et dans l’Art.
Il découpe fabrique des fusées, des caissons en bois qu’il peint, des empilements de jouets, des sculptures en ferraille ou en fil électrique de différentes couleurs....
